Les Araras, surtout concentrés dans la région de Matanzas et Jovellanos, ont peu marqué la musique populaire. Leur religion a aujourd’hui absorbé des éléments yorubas : Hebioso, comme Chango, est le Dieu des tambours et du tonnerre, et Ayosi ou Sakuata, par exemple sont souvent assimilés à Babalu Ayé.
Trois tambours à la peau tendue par des chevilles (le junga) , au corps frappé par des baguettes, plus des hochets métalliques (cheré) et une cloche dépourvue de battant (ogan) accompagnent les chants rituels.
Des haïtiens d’origines araras, arrivé à Cuba de la fin du 18e siècle au début du 20e siècle et baptisés négros franceses (noirs français), constituèrent, dans la province d’Oriente, des sociétés de musique et de danse, les tumbas francesa. Dirigés par un président ou une présidente, ces sociétés, hiérarchisées, organisent des fêtes profanes où l’on interprète des chansons en patois français mâtinés d’espagnol. Le soliste lance le couplet, auquel répond le chœur des tumberas, vêtues de costumes traditionnels ressemblant à ceux des Antilles françaises. Les danses, dirigées par le mayor ou la mayora de plaza, qui siffle pour communiquer ses ordres, sont accompagnées par les trois gros tambours polychromes.
Ces tambours, à la peau maintenue par des coins de bois consistent, par ordre de taille décroissante, en premier qui improvise, bula et second, plus un cylindre de bois frappé avec des baguettes (le cata), qui maintient un rythme fixe ; une tambara bimembranophone, réservée pour une danse nommée mason, et des sonnailles métalliques (chachas), agitées par les chanteuses ou le mayor de plaza.
Dans la région de Camagüey subsistent en outre quelques communautés d’origine haïtienne pratiquant le vaudou et employant des instruments de musiques semblables à ceux d’Haïti. Ces communautés, cependant, ont peu influencé la musique populaire de Cuba.