Les abakwas exercent une sincère fascination, en raison du mystère enveloppant leurs rituels, qu’ils refusèrent longtemps de divulguer. Leurs sociétés secrètes n’admettaient que des impétrants ayant prouvé leur courage et leur virilité lors de rites initiatiques auxquels participaient de remarquables musiciens et danseurs.
Les diablitos, personnages costumés chargés d’imposer le respect des coutumes ancestrales, dansaient dans les rues, perpétuant une tradition que l’on retrouve en Afrique.
Aujourd’hui ces rites ont pratiquement disparu, sauf dans quelques recoins de l’île, notamment au temple de la confrérie Uriabon Efi, dans le quartier de Simpson à Matanzas, qui réunit environ un million de zélateurs.
Abakua con el maestro Sergio Larrinaga
Les Araras, surtout concentrés dans la région de Matanzas et Jovellanos, ont peu marqué la musique populaire. Leur religion a aujourd’hui absorbé des éléments yorubas : Hebioso, comme Chango, est le Dieu des tambours et du tonnerre, et Ayosi ou Sakuata, par exemple sont souvent assimilés à Babalu Ayé.
Trois tambours à la peau tendue par des chevilles (le junga) , au corps frappé par des baguettes, plus des hochets métalliques (cheré) et une cloche dépourvue de battant (ogan) accompagnent les chants rituels.
Des haïtiens d’origines araras, arrivé à Cuba de la fin du 18e siècle au début du 20e siècle et baptisés négros franceses (noirs français), constituèrent, dans la province d’Oriente, des sociétés de musique et de danse, les tumbas francesa. Dirigés par un président ou une présidente, ces sociétés, hiérarchisées, organisent des fêtes profanes où l’on interprète des chansons en patois français mâtinés d’espagnol. Le soliste lance le couplet, auquel répond le chœur des tumberas, vêtues de costumes traditionnels ressemblant à ceux des Antilles françaises. Les danses, dirigées par le mayor ou la mayora de plaza, qui siffle pour communiquer ses ordres, sont accompagnées par les trois gros tambours polychromes.
Ces tambours, à la peau maintenue par des coins de bois consistent, par ordre de taille décroissante, en premier qui improvise, bula et second, plus un cylindre de bois frappé avec des baguettes (le cata), qui maintient un rythme fixe ; une tambara bimembranophone, réservée pour une danse nommée mason, et des sonnailles métalliques (chachas), agitées par les chanteuses ou le mayor de plaza.
Dans la région de Camagüey subsistent en outre quelques communautés d’origine haïtienne pratiquant le vaudou et employant des instruments de musiques semblables à ceux d’Haïti. Ces communautés, cependant, ont peu influencé la musique populaire de Cuba.
Les esclaves désignés à Cuba sous le nom de congo étaient surtout concentrés dans les actuelles provinces de Matanzas et Las Villas, les grandes plantations sucrières de la plaine de Colon, de Cienfuegos et de Trinidad.
Dans les villes, les congos se structurent autour de maison-temple à la tête desquelles se trouve le tata-nganga, qui officie dans les rites d’initiation, de funérailles et de commémoration. Nganga désigne la puissance spirituelle de l’ancêtre qui préside à tous les rites magiques. Regla de Palo ou regla congo sont les noms génériques de leur système cultuel qui se divise en différentes branches. Cette communauté religieuse des paleros a souvent été désignée à Cuba sous le nom péjoratif de brujos (sorciers), personnages réputés dangereux autour desquels s’est forgée toute une légende de cruauté, en raison de la puissance de leurs rites magiques qui passaient pour « travailler » essentiellement en vue du mal.
Il fait parti des Orichas majeurs. C’est un chasseur doté d’une grande acuité visuelle et d’une ouïe très fine. C’est aussi un pêcheur. Il est le 3ème du groupe des Orichas guerriers avec Elegguá, Oggún et Osun. Personne ne connaît mieux les chemins de la forêt que lui, en ce sens, il est aussi le dieu de la forêt. Il représente les forces de la nature. Il est donc naturellement le patron de la faune (surtout des oiseaux) et de la flore ainsi que des chasseurs, des pêcheurs ou des personnes qui travaillent au contact des animaux et plus particulièrement avec les chiens. Il est également grand magicien (le seul parmi tous les Orishas du panthéon Yoruba) et voyant et est considéré comme le magicien de la forêt. Tout ce qui a rapport avec la chasse ou la pêche lui appartient.
C’est un oricha majeur, créateur de la terre et sculpteur de l’homme. C’est le Dieu pur par excellence. Il est miséricordieux, aime la paix et l’harmonie. Tous les orishas le respectent et le veulent comme avocat. Les danseurs imitent les mouvements lents d’un ancien, ou les mouvements d’un cavalier qui brandit une épée, ou bien secoue la queue de cheval blanc (iruke) pour purifier les chemins.
Sa couleur est le blanc.
Obbatalá
Oricha majeur. Elle est la patronne de l’amour, de la féminité et de la rivière. Elle est le symbole de la coquetterie, de la grâce et la sexualité féminines. Elle est femme de Changò et amie intime d’Elegguà qui la protège. Elle accompagne toujours Yemayà.
Elle est représentée comme une mulâtresse belle, sympathique, bonne danseuse fêtarde et éternellement allègre, avec ses bracelets qui tintinnabulent de manière persistante. Elle est capable de résoudre autant que de provoquer les disputes entre les orishas et les hommes.
Sa couleur est le jaune mais on lui attribue également la couleur corail et les verts d’eau. Elle danse avec sensualité avec des gestes doux. Elle rit et agite ses bras pour faire tinter ses bracelets d’or.
Ochún
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Oricha majeur, Mère de la vie. Elle est considérée comme la mère de tous les orichas. C’est la patronne des eaux et elle représente la mer.
Elle aime chasser, couper l’herbe, manier la machette. Elle est indomptable et astucieuse. Ses châtiments sont durs et sa colère est terrible mais justicière.
Ses danses commencent avec de doux mouvements d’ondulations, comme les eaux qui s’agitent doucement sous le souffle de la brise, puis elle s’enroule et augmente en intensité comme une vague qui monte en furie.
Elle porte une robe avec des serpentins bleus et blancs, symboles de la mer et de l’écume.
Yemyá
Oricha majeur et une des amantes de Chango, patronne des éclairs, des tempêtes et en général des vents. Elle est violente et impétueuse, elle aime la guerre et accompagne Chango dans ses campagnes. Elle vit à la porte ou aux alentours des cimetières dont elle est patronne.
Dans sa danse, elle agite son instrument de purification « l’iruke ». Sa danse est agitée, frénétique, très rapide, vertigineuse.
Oyá